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Ne désespérez pas juste parce que c'est Noël.
Les vacances permettent de s'exprimer plus facilement parce que le décalage entre la réalité et l'imaginaire dans notre monde devient plus évident. Les gens se démènent, l'esprit fixé sur l'accomplissement de gestes symboliques tels qu'offrir des cadeaux et des préparations de dîner, tout en faisant tout ce qu'ils peuvent - et ils n'ont pas de pire subterfuge - pour cacher les imperfections des leurs vies et de la société de sorte que, pendant juste un moment, ils puissent avoir une cérémonieuse paix de l'esprit. En cela, ils sont au comble de la névrose et de l'illusion, et ainsi la nature religieuse de la fête est portée au premier rang : ils sont comme des fanatiques sous l'emprise d'une illusion religieuse. Et nous méprisons les auteurs d'attentats-suicides ? Vos collègues de travail seront gracieusement occupés à lècher les culs, que veut dire que vous n'aurez pas à perdre le temps en écoutant leurs "avis" qui sont essentiellement des recombinaisons d'idées puisées dans la TV, les journaux et la radio. Ils vont cependant vous offrir des objets sans valeur qu'ils auront acheté à bas prix, avec l'espoir de recevoir quelque chose de réellement précieux en retour (la solution : faites-leur du pain à la banane, surtout si vous ne pouvez pas en faire). Chaque personne individuelle avec laquelle vous avez une interaction quotidienne basée sur l'échange de biens matériels va aussi s'attendre à recevoir un cadeau. Ceux-là sont encore mieux ; donnez-leur les ordures sans valeur que vous avez reçu l'année précédente. Ce n'est pas une question de ce que signifie le cadeau, mais une question de désir d'être reconnu. Dans notre société "libre", nous nous sentons libres de faire l'autre se sentir obligé de nous offrir quelque chose, ce qui porte profit principalement à ceux qui font des articles-cadeau symboliques et inutiles et, naturellement, à l'industrie d'évacuation des déchets, qui va les transporter au loin en juin. Comme si vous aviez besoin d'un supplément de rire, vous serez témoin de la mobilisation de toute l'industrie occupée à vendre aux consommateurs des articles "cadeau". La culpabilité est pesante et elle est renforcée par une image de gens heureux, à la maison avec ceux qu'ils aiment, échangeant des cadeaux, mangeant et s'amusant. La réalité, c'est une pression sociale pour acheter, les divorces, des familles qui se disputent par téléphone, et des personnes s'offrant mutuellement de la merde sans signification en dépensant jusqu'à 10% de leurs revenus pour cela. Personne ne veut entendre la réalité et c'est pourquoi ils l'étouffent avec des chansons de Noël. Ils sont même devenus intelligents (autant qu'un singe sous drogues peut l'être) et ont fait des versions "uniques" de chaque chanson de Noël, "Douce nuit, sainte nuit" dans un style techno ou une version jazz d'une autre. Recevez votre dose d'émotions écoeurantes maintenant, parce que sinon, consommateurs abrutis, vous ne sauriez même pas que vous vous "amusez". Puisque la plupart d'entre nous mène une vie très éloignée de l'imagerie de la télévision et doit faire face aux brisures familiales, à des relations ratées, et à des réceptions de bureau horriblement prévisibles où à un certain point un idiot décide de "raviver un peu les choses" en se saoûlant et en faisant quelque chose de stupide et "amusant" - ou qui serait amusant si cela ne se reproduisait pas à chaque Noël de la décennie passée - il y a toute une série d'industries dédiées à la compensation. Les vendeurs d'alcool se préparent pour vous envoyer dehors dans la nuit avec une caisse de bière. Les psychologues se frottent les mains et prévoient des heures de consultations supplémentaires avant Noël. Et si vous manquez de deux lignes d'"affection", les fabriquants de cartes postales ont pour vous toute une nouvelle récolte de cartes avec des illustrations agréables. Tous des parasites, tous. Ne désespérez pas, dites-vous ? Nous vivons dans une civilisation croulante où la plupart des gens est trop tarée pour se rendre compte de ce qui se passe, qui engendre continuellement plus de tarés et qui leur remet le pouvoir - et c'est le type de personnes qui ont une vie si peu remplie qu'elles ont besoin de devenir des bureaucrates. Nous sommes entourés de laideur, en commençant par nos routes disposées à servir les entrepreneurs et non les citoyens, jusqu'à nos logements conçus autour de centres à profits et non d'une vie dans la réalité. Nos vies sont manipulées par des émotions externes ordonnées à nous rendre agréables à tous ceux qui se trouvent dans la pièce, faisant de nous des esclaves, et maintenant vous devez mettre votre sourire en plastique pour le dissimuler. Il n'est pas étonnant que Noël soit la saison des crises cardiaques, des suicides, des divorces et des overdoses de drogue. Ma solution, comme dans la plupart des cas, est de détourner le désespoir au profit du nihilisme. Vous - ou plutôt le bon sens et la sensibilité de la nature - en avez le contrôle, et vous n'avez pas à le prendre au sérieux. Faites ce qui est necessaire et rien de plus, mais surtout, ne prenez pas ces vacances commerciales à coeur. Yule était une vraie fête, symbole de renaissance au creux de l'hiver, mais Noël n'a jamais été qu'un moment d'abaissement et de soumission au prophète Juif. Pourquoi ? Donnez de la merde aux personnes au bureau, et distribuez les ordures que d'autres vous ont donné à ceux qui attendent des cadeaux en échange de leurs services. Ne vous préoccupez pas à ce sujet ; conjurez le nihilisme de votre coeur et regardez la réalité : Noël est juste un autre jour, et un jour où vous pouvez faire tout ce que vous voulez, aussi longtemps que vous n'êtes pas dupé par l'excitation de la foule. Heureux ceux qui n'entendent jamais la musique de Noël, mais plus heureux encore ceux qui entendent sans avoir entendu et remarquent ces vacances sans y prêter attention. Abolissez Noël par votre conscience de son manque de significaton. Il n'y a pas lieu de désespérer si vous ne le prenez pas au sérieux. Décembre 24, 2004 Our gratitude to "sofiana" for this translation.
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