Home Le Patriotisme ou le Nationalisme?

Si quelqu'un devait déterminer la différence entre les nouveaux et les anciens éléments définissant la pensée de la droite, peut-être trouverait-il que les plus vieux éléments sont patriotiques, alors que les nouveaux trouvent plutôt leur source dans le nationalisme. Ce qui est intéressant, cependant, est que les nouveaux mouvements politiques couronnés de succès empruntent les meilleures idées de la droite et de la gauche, en les fusionnant et les unifiant dans un concept de tradition - probablement d'inspiration politique de droite -. Alors que ce mouvement politique gagne davantage l'attention du public, il est intéressant de comparer le patriotisme au nationalisme afin de déterminer le point de divergence.

Le patriotisme est la croyance en son pays, une unité politique connue sous le nom "d'état-nation", où sont unis la nation (tribu, race) et l'état politique, ce qui signifie que le peuple n'est plus seulement défini par son héritage et sa culture, mais aussi par les limites politiques et économiques de l'état. Puisque le but d'une telle conception est l'inclusion, plutôt que les origines communes de sa population, les politiques mises de l'avant visent à trouver une place pour tout le monde dans l'infrastructure sociopolitique de la nation; il s'agit donc d'une opposition au nationalisme (ou au sentiment d'appartenance à une race). Pour cette raison, il n'y a pas de véritable consensus à long terme, de vision, d'objectif(s) précis, car chaque individu agi comme bon lui semble, n'étant plus attaché et représenté par son appartenance ethnique et culturelle.

Les nations utilisent le patriotisme afin que l'individu en arrive à considérer que sa nation est supérieure aux autres grâce à ses attributs - bénificitaires à l'indivu -, généralement en utilisant des termes très larges tels la "liberté" ou la "justice". Conséquemment, l'état-nation est une entité populiste, car elle requiert le support de gens n'ayant pas établi un consensus - autre qu'avoir la liberté de faire n'importe quoi - ; ceçi fait en sorte que l'état-nation est une création essentiellement morale, car son existence est justifiée par des notions de bien absolu, où les "valeurs de la nation" sont évidemment supérieures à celles des autres nations. Même les pays sans économie de marché et les pays totalitaires procèdent de la même manière, comme le fit l'Union Soviétique, alors qu'elle était le chef de file du Communisme. Les populations sont donc pressées de supporter leur nation en croyant être moralement correctes; de cette croyance morale naît le patriotisme.

Ce faisant, l'état-nation est vidé de toute identité sauf celle de son système politique et de son système économique. Puisque le seul consensus concerne ces systèmes, et vu l`absence d'une véritable identité, l'état-nation moderne favorise l'immigration de masse et les individus jouissent d'une liberté considérable, pouvant ainsi s'adonner à n'importe quelle activité et pratiquer leurs croyances, tant que les systèmes politiques et économiques eux-mêmes ne sont pas remis en question. Afin d'attirer l'individu, ces systèmes ont des tendances populistes, la "liberté" devenant l'ultime vertu; il est donc pratiquement impossible de réformer ou d'agir sur ces systèmes sans défendre un autre type de système économique ou certaines politiques basées sur l'intérêt et les valeurs communes d'une société plutôt que l'individualisme de ses membres.

Lorsque les mouvements conservateurs supportent le patriotisme plutôt que le nationalisme, ils sont intrinsèquement contre quelque définition d'un consensus, qu'il soit culturel ou relié à une direction politique, car se faisant, certaines personnes seraient exclues du système, ce qui sèmerait la peur chez les individus, croyant désormais que leur mode de vie ou leur façon de subvenir à leurs besoins seraient désormais inaceptable pour la nation. Que ceci arrive dans la première génération d'immigrants ou les suivantes n'est pas important; c'est une situation inévitable, car les systèmes politiques naissent d'une idée et se développent ensuite rapidement vers un système complet, caractérisé par la nature même des gens apportant une profondeur au concept de la nation. Le même mécanisme est utilisé dans les mouvements artistiques : en partant d'abord d'un concept large, au fur et à mesure de son développement, les parties formant le tout sont définies, de la même façon que des gens construisant une maison débutent par la charpente pour ensuite y ajouter les planchers et les murs autour.

Ceçi sont les limites définissant le patriotisme. Les nations patriotiques sont celles qui font des déclarations telles que "ils haïssent notre liberté" ou qui glorifient les avantages d'être libre et de pouvoir accumuler de la richesse afin de lutter contre la menace Communiste. Ce faisant, ils utilisent l'égoisme des gens, voyant leur propre intérêt et des moyens de gagner du pouvoir et de la richesse d'abord et avant tout. Cependant, les mouvements conservateurs sont fondamentalement contre ceci : comment proclamer des valeurs tradionnelles dans une culture qui est basée sur le consensus de ne pas avoir de consensus ? Pour cette raison, les politiciens conservateurs d'aujourd'hui sollicitent la base la plus désillusionnée et polarisée - généralement les gens trompés et manipulés par le fondamentalisme et la paranoïa - et adressent les problèmes secondaires sans vraiment réformer le système de façon majeure.

Un des domaines où le dysfonctionnement des états-nations patriotiques est remarqué est dans le secteur environnemental. Il pourrait sembler évident qu'une nation fière d'elle même ferait de son mieux afin de préserver sa beauté naturelle, mais ce n'est guère le cas, alors que les états-nations les plus patriotiques et "libres" font de leur mieux afin d'inviter le plus possible de nouveaux arrivants, spécialement de la main-d'oeuvre non qualifiée, et poursuivent leur croissance à un rythme effrené - en plus des dégats provenant des industriels. Après tout, si ce même patriotisme est vanté par sa liberté, cette dernière permet de construire un McDonald's n'importe où. Cette liberté inclut également la possibilité de faire autant de profit que possible en exploitant les ressources naturelles. Il n'existe aucun contrôle de cette liberté afin de mesurer son effet sur l'ensemble des ressources, car pour celà, il faudrait qu'il y ait un consensus.

Il est peu surprenant de constater que les conservateurs patriotiques d'aujourd'hui sont polarisés contre le problème environnemental dans sa globalité. Ce n'est pas une opposition au "mouvement environnemental", qui est aussi dysfonctionnel que la plupart des groupements politiques, mais bien une réponse conservatrice face aux intérêts environnementaux. Il n'y a eu pratiquement aucune solution aux problèmes environnementaux, mis à part la création de Parcs et quelques lois qui "encouragent" le respect de normes de protection. En tant que citoyens profitant de la beauté d'un paysage naturel et de la bonne santé d'un écosystème, il serait logique et essentiel de travailler à sensibiliser les gens à la préservation de notre environnement. Cependant, la plupart des citoyens n'agissent pas, car agir empêcherait quelqu'un voulant faire de l'argent de couper des arbres ou de construire un McDonald's dans un écosystème irremplaçable.

Un autre domaine où la politique conservatrice est un échec est la finance. Les mouvements conservateurs participent dans la finance internationale qui exporte l'argent d'un pays et la dépose dans les mains d'investisseurs étrangers, ou pire encore, d'investisseurs "sans pays d'origine"; ceux-ci n'ont aucune allégeance et n'ont pas à rendre de compte à quelconque gouvernement. Les corporations multinationales, les cartels financiers et les lobbys d'investissements étrangers possèdent non seulement une bonne partie des États-Unis, par exemple, mais leurs intérêts sont le mieux représentés par les groupes conservateurs. Si vous ne pouvez dire non à quelqu'un, vous dites oui à tout le monde, et ainsi l'anarchie règne, contrôlée par l'image publique et une force policière de plus en plus autoritaire. Cette situation n'est pas un futur intéressant pour les Indo-Européeens.

Assez parlé du patriotisme, regardons maintenant le nationalisme. Contrastant avec les croyances patriotiques, les croyances nationalistes sont centrées dans la tribu et la culture, et donc de facto basées dans l'intérêt collectif et ce qui unit les membres d'un peuple. Ce nationalisme ne devient cependant pas le collectivisme extrémiste du Stalinisme ou le laissez-faire de l'Amérique, mais emprunte un chemin entre les deux, où l'individu est représenté dans le contexte des intérêts de la majorité. Tant que l'individu ne désire pas quelque chose de nocif pour l'ensemble, la liberté existe; néanmoins, puisque le système est basé sur un consensus et l'idée qu'un seul groupe ethnique et culturel forme la nation - pour toujours -, le système, grâce au consensus, permet d'interdire des actes destructifs envers le bien commun. Où les systèmes patriotiques limitent la liberté en détruisant ce qui n'est pas reconnu comme ayant de la valeur pour les gens, les systèmes nationalistes imposent des limites aux libertés destructives, afin que les gens ne dominent pas avec des intérêts égoistes.

De plus, les systèmes nationalistes ont historiquement été concernés par les causes environnementales, pour des raisons telles que stipulées par le NSDAP en Allemagne avec leur slogan "Sang et Terre" : une nation est son peuple, mais ce peuple est lié à la terre par la tradition et le désir de perpétuer ce peuple. Autant le passé que le futur sont importants quand quelqu'un considère les problèmes environnementaux. Là où les gouvernements patriotiques ont les mains liées par peur de limiter la liberté de quelqu'un de pouvoir raser une ancienne forêt, par exemple, les gouvernements nationalistes reconnaissent l'importance de conserver et de préserver la forêt pour tous, y compris pour ceux n'étant pas encore nés. Puisque les gouvernements nationalistes, par définition, font de l'exclusion envers ceux n'étant pas nés dans le groupe ethno-culturel formant la nation, il n'y a pas d'investisseurs étrangers qui, vivant ailleurs et voyant seulement les chiffres sur un rapport, ne sont nullement préocuppés si la forêt ancienne est détruite.

Le même concept est appliqué au monde de la finance. Les gouvernements nationalistes créent une valeur plus élevée que le profit, et cette valeur est la préservation du peuple (et de son territoire), unit par ce qui fait de lui une entité unique et distincte des autres peuples. Pour cette raison, [les gouvernements nationalistes] ont tendance à se retirer du système international d'investissement et du raquet banquier, et tentent d'être le plus possible auto-suffisant, en mettant l'emphase sur les ressources renouvelables, contrairement aux ressources épuisables, qui, une fois consumées, n'existeront plus jamais. Bien sûr, ceci limite la flexibilité financière du citoyen, et la possibilité qu'il puisse gagner d'énormes sommes d'argent, mais en échange, une sécurité économique est offerte au citoyen, éliminant les intérêts compétitifs venant d'ailleurs. Ce système permet au peuple de pratiquer le même métier que ses ancêtres et de travailler moins d'heures, en échange d'un salaire décent. Les citoyens d'un tel système ne sont guère soumis à la compétition qui provoque des mises à pied massives ou l'exportation des emplois dans des pays moins développés. Ceci est bénéfique pour la culture; néanmoins, les investisseurs patriotiques risquent de trouver que ceci limite leur "liberté".

Cette différence, entre les systèmes politiques basés dans l'intérêt commun et ceux basés dans l'intérêt individuel, est essentielle afin de comprendre les politiques futures de la gauche et de la droite. Depuis déjà plusieurs années, beaucoup de personnes des deux côtés de l'axe politique ont reconnus que la division partisane sert à faire mirroiter un spectacle de changement politique, pendant que les erreurs de base de notre civilisation - sa marche funèbre vers un surplus de population, l'épuisement des ressources naturelles, la pollution et la dilution ethno-culturelle - demeurent ignorées. Pour cette raison, il y a convergence vers une troisième voie, alors que ceux qui sont davantage préoccupés par l'avenir que par une carrière politique sont intéressés à régler le problème réalisent que la démocratie partisane a pour effet de distraire plutôt que de se concentrer sur la situation - et pire, elle créée l'illusion qu'un changement est en cours.

Les systèmes politiques à venir, reconnaissant l'échec du conservatisme conventionnel ainsi que la prise d'otage du libéralisme par certains groupes d'intérêts spéciaux, vont vraisemblablement produire une solution hybride, empruntant de la droite et de la gauche les éléments permettant d'avoir un but et des objectifs précis. Un telle solution pourrait produire une société où un consensus existe et qui est capable d'expliquer au peuple qu'ils n'ont pas la "liberté" de procéder à des actes de destruction. Aujourd'hui, une telle idée est politiquement impensable, car la foule patriotique de droite l'empêcherait et la gauche serait concernée par la diminution de la liberté individuelle. Néanmoins, un peu comme la distinction entre la droite patriotique et la droite nationaliste, cet écart finira par s'effriter lorsque les gens réaliserons que notre futur devient de plus en plus incertain pendant que nous permettons à des mécanismes politiques d'empêcher la réalisation de nos objectifs collectifs.

June 30, 2007

Our gratitude to H3R3T1K for this translation.


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